Que faire face à une erreur médicale ?

Erreur médicale : que faire ? | Avocat en indemnisation des victimes – Val d’Oise

Que faire face à une erreur médicale ?

Lorsqu’une erreur médicale survient, la victime et ses proches se trouvent souvent démunis. L’événement, parfois dramatique, entraîne une perte de confiance envers le professionnel de santé et un besoin légitime de réparation.
Entre faute médicale, aléa thérapeutique, infection nosocomiale ou encore accident médical, il est essentiel de comprendre les recours possibles pour obtenir une indemnisation.

Reconnaître une erreur médicale : la première étape

Avant toute procédure, il faut reconnaître une erreur. Une faute du praticien peut résulter d’un acte médical mal exécuté, d’un diagnostic erroné, d’un retard dans la prise en charge, ou encore d’un manquement à l’obligation d’information.
Mais toutes les complications ne résultent pas d’une faute : certaines relèvent d’un aléa thérapeutique, c’est-à-dire d’un événement imprévisible lié aux soins.

Pour prouver une erreur médicale, la première étape consiste à demander la communication du dossier médical. L’établissement de santé a un mois pour le transmettre après réception d’un courrier recommandé avec accusé de réception.
Ce dossier contient les comptes rendus opératoires, prescriptions, résultats d’examens et observations du médecin traitant.


L’importance de l’expertise médicale

Une expertise médicale est le pivot de toute procédure d’indemnisation.
Elle permet d’établir un lien de causalité entre la faute commise et le préjudice subi.
Cette expertise peut être amiable (avec l’assurance responsabilité civile du praticien) ou judiciaire (ordonnée par le tribunal judiciaire ou le tribunal administratif, selon la nature du service de santé impliqué).

L’expertise amiable consiste à solliciter un médecin expert indépendant, souvent assisté d’un médecin conseil représentant la victime.
En cas de désaccord, la procédure judiciaire peut être engagée : il faut alors saisir le tribunal compétent.


Les différents types d’erreurs médicales

Les erreurs médicales sont multiples :

  • Erreur de diagnostic : un diagnostic erroné ou tardif peut aggraver l’état de santé du patient.
  • Faute technique : maladresse lors d’une opération chirurgicale ou d’un acte médical.
  • Négligence médicale : absence de surveillance, erreur de dosage, traitement inadapté.
  • Infection nosocomiale : infection contractée à l’hôpital en dehors de la pathologie initiale.
  • Erreur médicamenteuse : mauvais médicament, surdosage ou interaction non signalée.

Chaque cas doit être examiné individuellement pour déterminer la responsabilité du professionnel ou de l’établissement de santé.


Les recours amiables : la voie la plus rapide

Avant toute action judiciaire, un recours amiable est possible.
La Commission régionale de conciliation et d’indemnisation (CCI), instaurée par la loi Kouchner du 4 mars 2002, permet aux usagers de santé d’obtenir une indemnisation suite à une erreur médicale sans passer par les tribunaux.

Conditions pour saisir la commission

Il faut :

  • que l’accident médical ait entraîné un dommage corporel grave (incapacité permanente ≥ 25 %, ou arrêt de travail ≥ 6 mois) ;
  • que la faute médicale ou l’aléa thérapeutique soit établie ;
  • et que la demande soit déposée dans un délai de 10 ans à compter de la consolidation du dommage.

La saisine de la commission se fait via un formulaire accompagné d’un dossier médical complet, envoyé par courrier recommandé à la CCI compétente.
La commission régionale de conciliation organise alors une expertise médicale gratuite.


Le rôle de l’ONIAM et de la solidarité nationale

Lorsque la faute du praticien n’est pas prouvée, mais que le dommage corporel est grave et imprévisible, la solidarité nationale peut intervenir.
C’est l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) qui prend en charge l’indemnisation des accidents médicaux, des infections nosocomiales ou des effets indésirables liés à un produit de santé.

L’ONIAM indemnise également les victimes d’accidents médicaux en cas de faute d’un établissement public lorsque celui-ci refuse d’indemniser.
L’offre d’indemnisation doit être présentée dans les six mois suivant la réception du rapport d’expertise.


Saisir le tribunal : la procédure judiciaire

Si la voie amiable échoue, il est possible de saisir le tribunal pour engager la responsabilité du professionnel de santé.
Le choix du tribunal judiciaire ou du tribunal administratif dépend de la nature de l’établissement :

  • Pour un hôpital public, on saisit le tribunal administratif.
  • Pour une clinique privée ou un médecin libéral, c’est le tribunal judiciaire.

L’avocat spécialisé en responsabilité médicale prépare la demande d’indemnisation et joint les pièces : rapport d’expertise, dossier médical, justificatifs de préjudice moral et préjudice corporel, factures, frais médicaux

La procédure judiciaire peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années, mais elle reste indispensable lorsqu’un refus d’indemnisation est opposé.


L’intervention de l’avocat spécialisé

Le soutien d’un avocat est essentiel pour obtenir réparation.
Un avocat spécialisé en droit de la santé maîtrise les règles propres à la responsabilité médicale et aux procédures d’indemnisation.
Il aide à déposer un dossier, rédiger la plainte pour erreur, et saisir la commission ou le tribunal compétent.

Le cabinet de l’avocat accompagne également la victime dans la négociation avec l’assureur et l’évaluation du montant du préjudice subi : perte de revenus, préjudice moral, séquelles physiques, besoin d’assistance d’une tierce personne, etc.


Le déroulement de la procédure d’indemnisation

  1. Constitution du dossier médical et demande auprès de l’établissement.
  2. Consultation d’un avocat et d’un médecin conseil pour analyse du dossier.
  3. Saisine de la CCI ou dépôt d’une plainte.
  4. Expertise médicale (amiable ou judiciaire).
  5. Réception du rapport d’expertise.
  6. Négociation ou offre d’indemnisation.
  7. Si désaccord : saisine du tribunal.

Chaque étape doit être rigoureusement respectée, car la procédure d’indemnisation obéit à des conditions strictes.


L’évaluation du préjudice et le calcul de l’indemnisation

Le rapport d’expertise évalue le préjudice corporel, moral et économique.
L’indemnisation couvre :

  • le préjudice corporel (souffrances, séquelles, incapacité) ;
  • le préjudice moral (angoisse, perte de qualité de vie) ;
  • les frais médicaux ;
  • la perte de gains professionnels ;
  • les frais d’assistance et d’adaptation du logement.

L’expert en indemnisation et l’avocat évaluent le montant juste à réclamer.
Il est possible de contester une offre insuffisante devant les tribunaux.


Différencier faute, aléa et accident médical

  • La faute médicale : erreur due à la négligence ou à l’incompétence du praticien.
  • L’accident médical : événement dommageable lié à un acte thérapeutique, sans faute prouvée.
  • L’aléa thérapeutique : risque exceptionnel qui ne pouvait être évité malgré la vigilance du médecin.

Cette distinction influence directement le régime d’indemnisation : en cas de faute, l’assurance responsabilité civile du praticien intervient ; en cas d’aléa, la solidarité nationale via l’ONIAM peut être mobilisée.


Les délais et démarches pratiques

Le délai pour agir est généralement de 10 ans à compter de la consolidation du dommage.
Passé ce délai, la demande d’indemnisation peut être rejetée.

La demande doit être adressée à la CCI ou au tribunal par courrier recommandé, accompagnée de toutes les preuves : documents médicaux, témoignages, avis d’experts, etc.
Il est conseillé de conserver tous les échanges avec l’assurance ou les établissements de santé.


Le rôle de la Cour de cassation et la jurisprudence

La Cour de cassation veille à l’application uniforme du droit de la santé.
Ses décisions précisent les contours de la responsabilité du praticien :

  • obligation d’information ;
  • définition du lien de causalité ;
  • évaluation du préjudice moral et matériel ;
  • distinction entre faute technique et aléa thérapeutique.

L’évolution de cette jurisprudence renforce la protection des victimes et clarifie le rôle des tribunaux dans la reconnaissance des erreurs médicales.


Exemple : infection nosocomiale

Une infection nosocomiale contractée à l’hôpital public peut entraîner une indemnisation suite à une erreur médicale, même sans faute prouvée.
L’établissement de santé est responsable de plein droit, sauf s’il démontre une cause étrangère.
En cas de refus, la victime peut saisir la commission ou le tribunal administratif.


Conseils pratiques pour les victimes

  • Effectuer rapidement une demande d’accès au dossier médical.
  • Solliciter l’avis d’un avocat spécialisé et d’un médecin conseil.
  • Ne pas signer une offre d’indemnisation sans analyse préalable.
  • Garder trace de chaque document, formulaire ou courrier envoyé.
  • Prendre contact avec une association d’usagers de la santé comme l’Association AIVF, pour obtenir un accompagnement.

En résumé

Faire face à une erreur médicale suppose de :

  1. Identifier la faute ou l’aléa thérapeutique.
  2. Constituer un dossier complet.
  3. Choisir la procédure adaptée : recours amiable ou procédure judiciaire.
  4. Être accompagné par un avocat spécialisé et un médecin expert.

Grâce à la loi Kouchner, au rôle de la commission de conciliation, de l’ONIAM et des tribunaux, les victimes disposent aujourd’hui de véritables moyens pour obtenir réparation de leur préjudice subi.


Conclusion

Une erreur médicale bouleverse une vie. Pourtant, des solutions existent.
Avec l’aide d’un avocat spécialisé en responsabilité médicale, il est possible de faire reconnaître une erreur, engager la responsabilité du professionnel de santé et obtenir une indemnisation juste.
La procédure, bien qu’exigeante, permet d’assurer la reconnaissance du préjudice corporel et moral subi, et de faire progresser la sécurité des soins pour tous.


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FAQ – Erreur médicale

1. Comment réagir dans une situation d’erreur médicale ?

Lorsqu’un usager de santé estime avoir subi une erreur médicale, il est essentiel d’agir avec méthode. La première étape consiste à effectuer une demande de copie du dossier médical auprès de l’établissement concerné. Cela permettra d’analyser les éléments du soin et de déterminer s’il s’agit d’une faute, d’un aléa thérapeutique, ou d’un simple accident médical.
Le cabinet de l’avocat spécialisé peut ensuite proposer une démarche adaptée : recours amiable, saisine de la CCI ou action judiciaire.


2. Quelle est la différence entre faute médicale et aléa thérapeutique ?

Une faute médicale suppose une négligence du professionnel ou un manquement aux règles de l’art (par exemple lors d’une opération chirurgicale).
L’aléa thérapeutique, quant à lui, résulte d’un risque inhérent à tout acte médical, sans qu’aucune faute ne puisse être reprochée au médecin.
Dans ce cas, la victime peut bénéficier d’une indemnisation au titre de la solidarité nationale, via l’ONIAM.
Le cabinet d’avocats aide à déterminer dans quel cadre juridique la demande d’indemnisation doit être engagée.


3. Comment obtenir un avis médical ou juridique avant d’engager une action ?

Avant toute procédure, il est possible de solliciter un avis médico-légal ou un avis juridique.
Le cabinet travaille avec une équipe pluridisciplinaire composée d’un médecin-conseil, d’un expert médical et d’un avocat spécialisé en responsabilité médicale.
Cette approche permet de sécuriser la démarche et d’évaluer la possibilité d’un recours efficace selon la gravité du préjudice.


4. Dans quel cadre intervient la Commission de Conciliation et d’Indemnisation (CCI) ?

La Commission de Conciliation et d’Indemnisation (CCI) intervient lorsque l’usager souhaite obtenir réparation sans passer par les tribunaux.
Ce dispositif fait partie du système de santé publique mis en place par la loi Kouchner, qui garantit un règlement amiable des litiges médicaux.
La CCI examine le dossier, désigne un expert, et rend un avis sur la responsabilité du professionnel ou sur la qualification d’aléa thérapeutique.
L’avis rendu peut ensuite donner lieu à une offre d’indemnisation par l’assureur ou par l’ONIAM.


5. Existe-t-il une garantie pour les victimes d’aléa thérapeutique ?

Oui. Lorsqu’un aléa thérapeutique est reconnu, la garantie de la solidarité nationale s’applique.
L’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) prend alors en charge l’indemnisation des victimes, qu’il s’agisse d’une infection nosocomiale, d’une affection iatrogène ou d’un acte chirurgical ayant causé un dommage grave.
Le cabinet accompagne chaque usager dans la mise en œuvre de cette procédure d’indemnisation.


6. Que faire en cas de litige avec un établissement de santé ?

En cas de litige avec un établissement de santé, plusieurs options existent :

  • Saisine de la CCI pour une solution amiable ;
  • Action en justice devant le tribunal administratif (si hôpital public) ou tribunal judiciaire (si clinique privée) ;
  • Règlement amiable assisté par un avocat et un médecin expert.
    Le cabinet conseille sur la meilleure action à entreprendre en fonction de la situation, du préjudice et du dernier avis médical rendu.

7. Peut-on être indemnisé sans prouver une faute du praticien ?

Oui, dans certains cas, il est possible d’être indemnisé même en l’absence de faute prouvée.
Lorsqu’un aléa thérapeutique est à l’origine d’un dommage corporel, la Commission de Conciliation peut reconnaître le droit à indemnisation grâce à la solidarité nationale.
Ce règlement protège les usagers victimes d’un accident médical grave, même lorsque la responsabilité du professionnel n’est pas engagée.


8. Comment contacter le cabinet pour une première évaluation ?

Le cabinet met à disposition des victimes un formulaire en ligne sur la page de contact pour une première évaluation gratuite du dossier.
Il est également possible de prendre rendez-vous par téléphone pour obtenir un avis personnalisé sur la procédure d’indemnisation.
Chaque usager est accompagné à chaque étape : de la constitution du dossier à la négociation avec les assurances ou la saisine du tribunal compétent.


9. Quel est le rôle du médecin-conseil dans une démarche d’indemnisation ?

Le médecin-conseil assiste la victime lors de l’expertise médicale.
Son rôle est d’analyser les éléments médicaux du dossier, de défendre les intérêts de la victime face à l’expert désigné, et de détecter toute faute du professionnel.
Le cabinet collabore étroitement avec ces praticiens pour assurer une prise en charge optimale et renforcer la crédibilité du recours.


10. À titre d’exemple, dans quels cas l’ONIAM intervient-il ?

L’ONIAM peut intervenir dans plusieurs situations :

  • Aléa thérapeutique grave ;
  • Infection nosocomiale sévère ;
  • Accident médical résultant d’un acte chirurgical ou d’un traitement médicamenteux ;
  • Erreur médicale commise dans un établissement public ;
  • Affection résultant d’un produit de santé défectueux.
    Chaque cas est étudié selon les conditions légales prévues par le droit de la santé, avec l’aide d’un avocat et d’un expert en indemnisation.